En ce début d’année, de nouvelles données scientifiques sur le climat ont été publiées. Un cap dans l’évolution du changement climatique a été franchi : le réchauffement climatique vient de dépasser le degré. En d’autres termes, la température annuelle moyenne sur la planète est plus élevée d’1,1°C que celle d’une année avant l’ère industrielle. Le signal est fort, le danger l’est encore plus.
Le danger concernant la température, est surtout à cause des effets rétroactifs. De nombreuses réactions en chaînes régulent les mécanismes climatiques complexes. A force de nous écarter de la situation d’équilibre, et ce au rythme actuel, un point de non retour pourrait être atteint d’ici 20 ans, au delà duquel les modifications du climat seront irréversibles à l’échelle de notre espèce.
Toute tentative de retour en arrière serait impossible, à cause des effets auto-alimentant le processus de réchauffement. Sans énumérer une nouvelle fois ces phénomènes, les ordres d’idées sont intéressants : les pergélisols contiendraient au minimum 15 années d’émissions de gaz à effet de serre mondiales, de quoi faire accélérer la montre. La fonte totale des glaces du Groenland entraînerait une hausse moyenne de 7 mètres du niveau de la mer, sans compter les autres effets sur cette hausse.
Trente années. C’est plus parlant que 2050. D’ici trente ans il faudrait que l’humanité n’émette plus une tonne de CO2 dans l’atmosphère avoir une chance de rester en dessous des 1,5°C, considérés par les scientifiques comme la limite haute de l’acceptable en termes d’effets néfastes pour la vie sur Terre. Le 1,1°C est le résultat des émissions passées, non actuelles. La limite haute, puisqu’à l’heure actuelle, le 1,1°C commence déjà à chambouler pas mal de choses. Il est temps de lutter, mais aussi et surtout d’anticiper l’adaptation.